Hier soir, pas mal de bruit par la fenêtre. Qu’est-ce qui peut bien se passer chez les voisins ? Notre quartier est habituellement très calme. Je jette un coup d’oeil. De notre troisième étage, j’ai une vu plongeante sur tout ce qui se passe. C’est rempli de gens, je me cache un peu derrière le rideau, on sait jamais. Musique à tue-tête, buffet et petites lumières colorés. C’est un mariage. J’aimerais bien voir ça de plus près un jour, j’espère que je me ferai invité, j’ai même apporté mon costard au cas où l’occasion se présenterait.
A y regarder de plus près, je déchante un peu. Il n’y a que des hommes. Eh oui, c’est ainsi que les célébrations se passent pour les Palestiniens. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Ça les empêche pas de danser, il y en a un qui a l’air de mettre l’ambiance à côté du buffet et qui entraine ses compagnons à se lancer sur la piste. Toujours planqué derrière le rideau et la mâchoire grande ouverte devant ce douloureux spectacle, je me disais que finalement ça risque de prendre quelqu’un de très persuasif pour m’obliger à sortir ma cravate de sa valise.
pardon, mais je ne peux pas m’empêcher d’apporter une précision: les mariages de musulmans pratiquants se passent de cette manière, pas de tous les palestiniens (et je pense que vous serez d’accord avec moi, puisqu’il y en a un bon nombre de chrétiens, et un bon nombre qui s’en fiche pas mal de séparer les hommes et les femmes; là, pas de bol, d’accord)