Rome II

Pour me rendre en Italie, j’ai un vol direct avec El Al, la compagnie Israélienne bien connue pour avoir des contrôles de sécurité très poussés. J’ai dû affronter leurs agents auparavant et cette fois-ci, j’ai tout préparé. J’ai l’adresse et le numéro de téléphone de mon hôtel, la lettre d’invitation du festival et celle aussi de mon éditeur, les emails échangés pour l’achat du billet, une photo de ma compagne et de mes deux enfants.

Dans la file d’attente pour le check-in, un premier agent m’interpelle. J’essaie d’avoir l’air détendu. On me pose quelques questions d’usage. Vient alors le : Vous habitez où à Jérusalem ? Dans l’est. Où exactement ? Beit Hanina (sous-entendu chez les arabes). Oups! Ça c’est pas bon. Et votre femme elle travaille où ? Euh… en Cisjordanie. Je commence à être un peu moins décontracté que tout à l’heure. Oui, mais où en Cisjordanie ? A Naplouse et un peu à Gaza. Oups! Là, c’est pas bon du tout. Elle me colle un plastique vert derrière mon passeport avec un numéro qu’elle encercle. Have a nice flight. Merci.
Un peu plus loin pour le vrai contrôle, ça ne loupe pas, à la vue de mon passeport, j’ai droit au chef de sécurité qui me repose les mêmes questions. Deux fois, il me demande le nom de ma compagne. Je n’ai rien à me reprocher alors je reste parfaitement calme mais après une demie-heure, la fatigue commence à se faire sentir et je souris beaucoup moins. Tout ça se termine dans les bureaux, derrière les comptoirs d’enregistrement, à surfer sur l’ordinateur de la sécurité pour leur montrer le site du festival à Rome, mon site à moi avec mes albums et même ce blog avec les dessins de Beit Hanina. Tant qu’à y être.

Finalement, c’est bon, je passe. Ça sera nettement plus compliqué à mon retour mais ça je ne le sais pas encore.

3 thoughts on “Rome II”

  1. Franchement les controles dans les aéroports c’est devenu la grande paranoia !

    Juste pour savoir tu voyages bien avec un passeport canadien pourtant ?
    J’ai du mal à imaginer un mangeur de poutine se faire sauter en plein vol ! Lol

  2. Je rêve de boire un café en Italie, un vrai quoi! Peut-être aurons-nous l’occasion d’y aller cette année, ne serait-ce que de l’autre côté des pointillés (!) de la frontière: je suis sûr qu’il est déjà bon!

  3. Franchement scandaleux tout ça!
    Pour moi, une fois j’ai trouvé LE bon pays, il vaut mieux ne plus jamais traverser ces frontières. Comme ça aux moins tu restes tranquille.
    (Ceci ne conviendra quand même pas aux gros voyageurs 🙂

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